Mais au fond, à quoi ça sert ?
Définir votre prix objectif, c’est la clé de votre stratégie. Cela vous permet de sécuriser votre résultat. On a beaucoup moins de mal à vendre lorsque l’on sait qu’on va gagner de l’argent (soit dit en passant, c’est déjà bien de savoir qu’on va gagner de l’argent 😅).
Connaître son prix objectif permet également d’être plus réactif et de prendre des décisions plus facilement lorsque des opportunités de marché se présentent (par exemple lorsque les cours dépassent ce fameux prix objectif). Et c’est toujours agréable de gagner en tranquillité d’esprit.
Votre prix de vente objectif est donc la clé de votre stratégie… encore faut-il savoir le définir !
Par exemple, pensez-vous que 170€ est un bon prix pour une tonne de blé ? Et si votre tonne vous coûte 180€ à produire ? Ou que vous avez besoin de 190€ pour financer votre stockage ? Ou que vous l’avez vendue à 220€ il y a 3 ans ?
Cela peut paraître évident, mais la commercialisation de votre récolte doit avant tout vous permettre de vivre de votre métier. Un “bon prix” est donc supérieur à votre coût de revient sur une culture donnée.
Ce coût de revient, c’est la limite basse à ne pas franchir, le point de déclenchement de votre vente lorsque les marchés sont bas ou que vous avez un besoin urgent en trésorerie. Si ce n’est pas le cas, vous pouvez vous permettre de fixer un prix objectif un peu plus haut que votre coût de revient pour générer un bénéfice plus important.
Un “bon prix”, c’est un prix qui prend en compte les besoins de l’entreprise pour pouvoir financer les projets de l’exploitation (ex : un agrandissement, une nouvelle moissonneuse-batteuse ou un projet de stockage sur la ferme).
Ce prix objectif peut également constituer une marge de sécurité pour supporter les coups durs, ou encore vous permettre de partir en vacances avec votre famille ⛱.
Une fois que vous avez défini un prix objectif qui vous permet de vivre de votre métier et de financer les projets de développement de votre ferme, encore faut-il s’assurer que ce prix est réaliste et atteignable.
Pour cela, vous devez comparer votre prix objectif au marché actuel et aux prix observés ces dernières années. Par exemple, vous pouvez fixer votre objectif de prix de vente à 200 €/t pour votre blé, mais mieux vaut savoir que ce prix n’a été atteint qu’une fois au cours des 5 dernières campagnes.
Un bon prix n’est donc pas simplement “vendre mieux que son voisin” 😂
C’est un prix réaliste et rémunérateur, qui vous permet de couvrir vos charges et de développer votre exploitation, sans jamais la mettre en péril.
En tant que chef d’exploitation, vous êtes le seul à pouvoir définir ces objectifs sur votre ferme. Alors, à vous de jouer !