Météo, cours du dollar, prix du baril de pétrole, rumeurs, spéculation… Les cours des céréales dépendent désormais de tellement de facteurs qu’ils sont devenus impossibles à prévoir. Pourtant, les marchés ont un impact direct sur le résultat de notre exploitation. Bonjour le stress !
Lorsque les cours fluctuent, nous passons tous par différents états émotionnels, de l’excitation à la panique... Analysons le comportement de Pierre, agriculteur sur 150 hectares, au moment de commercialiser ses 560 tonnes de blé semés en octobre dernier.
Lorsque les cours montent, nous espérons toujours une petite hausse supplémentaire. Résultat, même si le cours atteint le niveau que l’on s’était fixé, nous hésitons à engager notre récolte par peur de ne pas vendre au plus haut, ou de vendre moins bien que nos voisins 😏.
Pourtant, attendre une hausse de quelques euros pour vendre la récolte peut mettre notre exploitation à risque.
Sur les 420 tonnes qu’il lui restait à vendre, Pierre espérait initialement générer 90 300€ (avec un prix objectif de 215€/t).
À force d’attendre les 5€/t supplémentaires qui lui aurait fait gagner 2100€ de plus, Pierre a finalement "perdu" 7140€ 😖.
Les hausses des marchés agricoles nous font parfois perdre de vue notre objectif : produire et pouvoir vivre de notre métier. Pour combattre ces différents états psychologiques, il faut retirer toute émotion de notre prise de décision. Dès le début de la campagne, on doit savoir à quel prix on veut vendre en fonction de nos charges et de nos contraintes. Et une fois cette stratégie de commercialisation définie, il ne reste plus qu’à l’exécuter le moment venu.
Alors, même si les jeux sont faits pour cette dernière récolte, la question reste d’actualité pour la campagne 2019.
Au vu des prix proposés, allez-vous engager dès maintenant quelques tonnes de blé pour sécuriser le résultat de votre ferme ?
Dans le prochain article, nous rentrerons plus en détail sur les 2 types de risques liés aux marchés.